Pour aller а l’universite, il suffit de s’armer de courage et de dix roubles. J’habite а la fin de la prospekt Gargarina, qui s’etend sur plus de dix kilometres d’embouteillage, oщ cohabitent Lada, Logan et autres voitures datant de l’вge de pierre, dans un joyeux concert klaxonphonique. Deux fois par jour, je risque ma vie et ma sante mentale dans une marshrutka.
Marsh… quoi ?? Il m’a fallu trois trajets pour comprendre la veritable nature de la marshrutka. Il s’agit d’une petite camionnette, appartenant а la Mafia locale selon les rumeurs, qui ressemble а un petit Combi venu tout droit de l’epoque hippie, Beatles et compagnie. Sauf que la realite est un peu moins technicolor. Imaginez-vous vingt а trente personnes pressees les unes contre les autres dans un peu moins de dix metres carres, tout cela roulant soit а 0,032 km/h (lors des gigantesques et effroyables embouteillages matinaux), soit а 90 km/h (le soir, et en freinant toutes les deux minutes, ce qui parait suicidaire quand on sait qu’on est debout et dans une veritable carcasse, digne d’etre recyclee par Wall-E.) Et comme si quinze minutes de cet enfer ne suffisaient pas pour donner la vocation campagnarde а la city girl que je suis, je dois supporter ce calvaire une heure, voire une heure et demie, deux fois par jour. C’est а vous faire rever du metro parisien aux heures de pointe !
N’importe quel russe realiserait ici que j’omets un detail important : comment aller jusqu’а l’arret que dessert la marshrutka. Au premier abord, cela parait simple. Vous connaissez le chemin jusqu’а la station. Vous savez qu’il vous faut а peu pres dix minutes. Vous voyez des femmes en talons partout, alors innocente petite touriste que vous etes, vous osez les ballerines en tweed, pensant qu’elles sortiront intactes de votre epopee. Mais а peine etes vous sortis que vous assiegent (dans l’ordre) : la pluie diluvienne, le chien du voisin (а moins que ce ne soit un de ces chiens sauvages qui rфdent partout, а l’affыt d’un bout de viande fraiche, ce que a priori vous etes malgre vous), la boue, et les gouffres qu’a creuse la pluie dans le goudron des rues. Si vous etes du genre la-chance-est-avec-moi (comme c’est mon cas), vous avez meme le droit а la rue en travaux. Or c’est la seule qui peut vous mener jusqu’а la marshrutka. A vous des lors les orties et les montagnes de sable а escalader : o joie !
Couverte de boue, de sueur, piquee et mordue de partout, vous arrivez enfin а l’universite. Quelques dizaines de magnifiques Russes vous toisent, perchees sur leurs talons incroyablement hauts, habillees а la derniere mode moscovite (comprenez : un melange de classe et de vulgarite, tout cela avec des jambes aussi longues que la prospekt Gargarina et des jupes aussi inexistantes que le sex-appeal des hommes russes.). Les commentaires vont bon train : « Tu crois que la boue sur les chaussures, c’est parce-que la tendance du moment а Paris c’est le cote dirty ? ».
La journee peut commencer…
Marsh… quoi ?? Il m’a fallu trois trajets pour comprendre la veritable nature de la marshrutka. Il s’agit d’une petite camionnette, appartenant а la Mafia locale selon les rumeurs, qui ressemble а un petit Combi venu tout droit de l’epoque hippie, Beatles et compagnie. Sauf que la realite est un peu moins technicolor. Imaginez-vous vingt а trente personnes pressees les unes contre les autres dans un peu moins de dix metres carres, tout cela roulant soit а 0,032 km/h (lors des gigantesques et effroyables embouteillages matinaux), soit а 90 km/h (le soir, et en freinant toutes les deux minutes, ce qui parait suicidaire quand on sait qu’on est debout et dans une veritable carcasse, digne d’etre recyclee par Wall-E.) Et comme si quinze minutes de cet enfer ne suffisaient pas pour donner la vocation campagnarde а la city girl que je suis, je dois supporter ce calvaire une heure, voire une heure et demie, deux fois par jour. C’est а vous faire rever du metro parisien aux heures de pointe !
N’importe quel russe realiserait ici que j’omets un detail important : comment aller jusqu’а l’arret que dessert la marshrutka. Au premier abord, cela parait simple. Vous connaissez le chemin jusqu’а la station. Vous savez qu’il vous faut а peu pres dix minutes. Vous voyez des femmes en talons partout, alors innocente petite touriste que vous etes, vous osez les ballerines en tweed, pensant qu’elles sortiront intactes de votre epopee. Mais а peine etes vous sortis que vous assiegent (dans l’ordre) : la pluie diluvienne, le chien du voisin (а moins que ce ne soit un de ces chiens sauvages qui rфdent partout, а l’affыt d’un bout de viande fraiche, ce que a priori vous etes malgre vous), la boue, et les gouffres qu’a creuse la pluie dans le goudron des rues. Si vous etes du genre la-chance-est-avec-moi (comme c’est mon cas), vous avez meme le droit а la rue en travaux. Or c’est la seule qui peut vous mener jusqu’а la marshrutka. A vous des lors les orties et les montagnes de sable а escalader : o joie !
Couverte de boue, de sueur, piquee et mordue de partout, vous arrivez enfin а l’universite. Quelques dizaines de magnifiques Russes vous toisent, perchees sur leurs talons incroyablement hauts, habillees а la derniere mode moscovite (comprenez : un melange de classe et de vulgarite, tout cela avec des jambes aussi longues que la prospekt Gargarina et des jupes aussi inexistantes que le sex-appeal des hommes russes.). Les commentaires vont bon train : « Tu crois que la boue sur les chaussures, c’est parce-que la tendance du moment а Paris c’est le cote dirty ? ».
La journee peut commencer…
1 comment:
Et comment nomadez vous ? A pied, à cheval, en voiture? en hélico, en vélo, en auto?
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