Monday 22 September 2008

Instantanés

Instantané n°1 : Dans la marshrutka, je me dore au soleil, et je me réjouis d'être enfin assise. Je contemple l'autre rive de Nijni-Novgorod du haut du Parc Gorki que longe l'autoroute. Tout va bien. J'ouvre Michel Strogoff, page 245 (il vient de se faire brûler les yeux), et lis... Quand SOUDAIN, résonne dans toute la marshrutka l'infâmante voix de Joe Dassin ! Consternation absolue de la seule française présente tandis que le papi russe d'à côté chantonne joyeusement. Mais nous avons évité le pire : Moi Lolita n'était pas loin.


Instantané n°2 : Je m'adapte si bien à la vie russe, que je commence à prononcer des aberrations terribles.

Exemple :

Oksana : - Il fait combien dehors ?

Moi : - Il fait chaud, environ 7 degrés.

Oksana : - Oh super, pas besoin de pull.

Ciel, il est temps que l'on me remette le thermomètre en place.






Instantané n°3 : Alors que je m'apprête à rentrer dans mon immeuble, une baboushka me prend le bras. C'est la grand-mère de Oksana et c'est parti pour une heure de thé et de bavardages oisifs, au milieu de tartes aux pommes et autres gâteries.

Puis, elle m'explique qu'elle est allée dans sa datcha ce week-end (c'est le top fun pour les personnes âgées) et qu'elle a planté plein de fleurs. Elle m'invite à venir bientôt, pour l'aider à cultiver son potager (moi en bottes et pleine de boue = image qui en fera rire plus d'un) et pour voir les fleurs qui auront sûrement éclos d'ici là. Je reste perplexe mais ne bronche pas.

Vu que la neige est attendue pour dans deux semaines, et que nous sommes fin septembre, est-ce bien raisonnable de demander à une fleur d'ouvrir ces pétales là-tout-de-suite-maintenant ? Je vous avoue néanmoins que je suis loin d'avoir la vocation et la culture de fleuriste.






Et expliquez-moi pourquoi les seuls garçons potables sont des bad boys de première ? Ca n'existe pas encore en Russie le modèle masculin type : oui je suis beau mais ce n'est pas pour autant que je cache un couteau dans mon slip ? GRRR.







PS: j'ai failli être amputée de mon pied gauche, pour cause de talon (aiguille, c'est le cas de le dire !!) enfoncé lors d'une bataille suprême pour place dans la marshrutka bondée. Mais j'ai tout de même réussi, clopin-clopant, à m'asseoir, tandis que la cruche est restée debout. Il en faut plus pour m'abattre !









2 comments:

L. said...

Anaïs t'es géniale ! (et pas seulement quand tu es couverte de fourrure)
ces petits instantanés et autres récits croustillants sont savoureux, c'est un plaisir de te lire !

en tout cas tu l'air de te plaire en Russie et de profiter un max, continue comme ça !

ps : et fais gaffe aux mâles russes, c'est un peuple très exalté!

moult besitos

Anonymous said...

Trop classe, ma soeurette; SAFE!!!